Arman, né Armand Fernandez en 1928 à Nice et mort à New York en 2005, est un artiste franco-américain, peintre, sculpteur et plasticien, renommé pour ses « accumulations ». Il fut l’un des premiers à employer directement, comme matière picturale, les objets manufacturés, extensions de la main qu’il voyait comme celles de l’humain, à croissance et multiplication continues. Arman s’est intéressé au statut de l’objet et au rapport que les sociétés modernes entretiennent avec celui-ci, entre sacralisation et surconsommation-destruction. Ses premiers « Cachets » (traces d’objets encrés ou peints) à Paris datent de 1956. Puis, il commence la réalisation de la série des « Poubelles » : il expose des ordures ménagères, des détritus trouvés dans la rue et des déchets. Ses « accumulations » d’objets suivant une logique quantitative qui efface leur singularité renvoient une image de profusion, en même temps qu’elles soulignent le caractère périssable des produits de la société d’abondance. En1960, il utilise pour la première fois du plexiglas. Puis il entame la série des « Colères » : destructions d’objets (les « Coupes » de violon, Piano et contrebasse…). Dans les « Combustions », ces mêmes objets sont brûlés. L’éventail des œuvres et des techniques s’élargit. Arman décline et multiplie les diverses procédures d’exécution. En 1998, une grande rétrospective a lieu à la Galerie du Jeu de paume, qui réunit plus de cent œuvres. La rétrospective voyage ensuite jusqu’en 2001 en Allemagne, Portugal, Israël, Brésil, Mexique, Taiwan, Espagne…